La philosophie de James.
William James a vécu dans une Amérique en pleine transformation à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Cette période était marquée par une industrialisation rapide, des tensions sociales importantes et les séquelles de la guerre de Sécession. Le contexte américain, caractérisé par un optimisme et une foi dans le progrès scientifique et social, a profondément influencé sa pensée philosophique et son approche pragmatiste.
Son environnement intellectuel était nourri par diverses influences, notamment l'empirisme britannique de Mill, le darwinisme, et la philosophie de Renouvier. Sa formation en médecine et en physiologie a façonné son approche empirique, tandis que ses expériences personnelles, notamment sa dépression, l'ont conduit à s'intéresser aux questions de la volonté et de la croyance. Cette double influence se reflète dans ses travaux majeurs comme les "Principes de psychologie" (1890) et "La Volonté de croire" (1897).
Sa philosophie s'est développée comme une tentative de réconciliation entre l'empirisme scientifique et les besoins moraux et spirituels de l'homme. À travers des ouvrages comme "Le Pragmatisme" (1907) et "L'Univers pluraliste" (1909), James a élaboré une pensée caractérisée par le rejet des absolus philosophiques, l'accent sur l'expérience concrète, et une vision pluraliste du monde. Cette approche, combinant rigueur empirique et sensibilité aux dimensions morales de l'expérience humaine, continue d'influencer significativement la philosophie contemporaine.