La philosophie de Nietzsche.
Nietzsche émerge dans une Allemagne en pleine transformation durant la seconde moitié du XIXe siècle, marquée par l'industrialisation, l'unification sous la Prusse et la création de l'Empire allemand en 1871. Cette période d'expansion coloniale et de montée des États-nations européens voit aussi l'essor des idées socialistes et démocratiques, face auxquelles il adopte une posture critique. Initialement influencé par l'idéalisme allemand et Schopenhauer, il développe une pensée originale qui s'oppose à la tradition philosophique occidentale.
Bien que marqué par le darwinisme et les avancées scientifiques de son époque, il maintient une distance critique envers le positivisme et le scientisme. Sa philosophie évolue en trois phases principales : ses premiers écrits explorant la culture grecque antique et critiquant la rationalité socratique, sa période médiane introduisant les concepts du "gai savoir" et de la mort de Dieu, et ses œuvres tardives développant les concepts du surhomme, de la volonté de puissance et de l'éternel retour.
Sa pensée, qui se déploie notamment dans "La Naissance de la tragédie" (1872), "Ainsi parlait Zarathoustra" (1883-1885) et "Par-delà bien et mal" (1886), se caractérise par une critique radicale des valeurs établies et une affirmation de la vie comme lutte perpétuelle de forces en devenir. Cette philosophie, qui remet en question les fondements de la morale et de la métaphysique occidentales, continue d'influencer profondément la pensée contemporaine.