La philosophie de Freud.
Freud émerge dans une Europe en mutation, particulièrement au sein de l'Empire austro-hongrois où les tensions politiques, le nationalisme et l'antisémitisme s'intensifient. Son époque est marquée par l'industrialisation, l'urbanisation et des transformations sociales profondes, notamment dans les structures familiales traditionnelles. La Première Guerre mondiale influence particulièrement sa réflexion sur les pulsions destructrices de l'humanité.
Sa pensée se développe à l'intersection de plusieurs courants : le positivisme scientifique, l'évolutionnisme darwinien et la philosophie de Schopenhauer et Nietzsche. En dialogue constant avec la neurologie et la psychiatrie de son temps, il cherche à établir une base scientifique pour comprendre le psychisme humain. Sa théorie évolue depuis ses premières recherches sur l'hystérie jusqu'à l'élaboration de concepts fondamentaux comme l'inconscient, le complexe d'Œdipe, et les deux topiques (conscient/préconscient/inconscient, puis ça/moi/surmoi).
La psychanalyse freudienne, qui se déploie notamment dans "L'interprétation des rêves" (1900) et "Malaise dans la civilisation" (1930), propose une vision de l'être humain comme fondamentalement divisé et gouverné par des forces inconscientes. Cette approche, qui combine méthode thérapeutique et exploration de la psyché, a profondément influencé la culture, l'art et la pensée du 20e siècle, dépassant largement le cadre de la psychologie clinique.