La philosophie de Russell.
Russell émerge dans une Grande-Bretagne victorienne à l'apogée de son empire, une période marquée par les transformations profondes de la révolution industrielle et la montée des nationalismes en Europe. Son opposition à la Première Guerre mondiale et sa réflexion sur l'émergence du socialisme et du communisme façonnent significativement sa pensée politique. Sa pensée se développe initialement dans le contexte de l'idéalisme britannique de Bradley et McTaggart, héritiers de Hegel, avant de s'en détacher radicalement.
Influencé par la logique mathématique de Frege et dialoguant de manière critique avec le positivisme logique du Cercle de Vienne, il opère un tournant majeur vers une approche analytique. Son œuvre évolue depuis ses premiers travaux idéalistes ("German Social Democracy", 1896) vers une philosophie logique et mathématique développée dans "The Principles of Mathematics" (1903) et les "Principia Mathematica" (1910-1913).
Dans "The Problems of Philosophy" (1912), il formule sa distinction entre connaissance par accointance et par description, avant de développer sa théorie des descriptions définies et son atomisme logique. Cette approche, qui privilégie l'analyse rigoureuse du langage et de la logique sur les systèmes métaphysiques traditionnels, pose les fondements de la philosophie analytique anglo-américaine du 20e siècle.