La philosophie de Popper.
Popper émerge dans une Europe bouleversée, né en 1902 à Vienne à la fin de l'Empire austro-hongrois. Son parcours est marqué par la montée des totalitarismes et les deux guerres mondiales. L'antisémitisme et le nazisme le contraignent à l'exil en Nouvelle-Zélande en 1937, avant son installation au Royaume-Uni après-guerre. Sa pensée se développe dans un contexte philosophique dominé par le positivisme logique du Cercle de Vienne (dont il est proche tout en le critiquant), le marxisme (qu'il étudie avant de s'en distancer), et une philosophie des sciences en pleine mutation.
Face à ces courants, il développe une approche critique originale du rationalisme et de la méthode scientifique. Son œuvre se déploie en plusieurs phases : dans les années 1930, il élabore sa théorie de la falsifiabilité comme critère de démarcation entre science et non-science ("La Logique de la découverte scientifique", 1934). Pendant la guerre, il rédige "La Société ouverte et ses ennemis" (1945), critique du totalitarisme et défense de la démocratie libérale.
L'après-guerre le voit approfondir sa philosophie des sciences et développer sa théorie des trois mondes. Sa pensée, qui allie critique de la connaissance scientifique et défense de la société ouverte, se caractérise par un rejet du dogmatisme, une valorisation de la critique rationnelle et une conception évolutionniste de la connaissance, influençant profondément la pensée politique et scientifique du 20e siècle.