Platon : L'Art et l'Illusion
Platon
Platon a transmis les enseignements de Socrate en développant la théorie des Idées, explorant la vérité et les concepts moraux par la raison, et en établissant la distinction entre le monde sensible et celui des Idées immuables.
— Voilà donc, repris-je, les deux formes d'art que j'avais en vue lorsque je disais que l'imitation est éloignée du vrai de trois degrés. [...] — C'est bien là l'essence de l'imitation. [...] — À quoi tend la peinture relativement à chaque objet ? À imiter la réalité telle qu'elle est, ou l'apparence telle qu'elle paraît ? Est-ce l'imitation de l'apparence ou de la réalité ? — De l'apparence, dit-il. — L'art de l'imitation est donc bien éloigné du vrai, et c'est apparemment pour cette raison qu'il peut façonner toutes choses : pour chacune, en effet, il n'atteint qu'une petite partie, qui n'est elle-même qu'un simulacre. [...] Examinons maintenant ceci au sujet d'Homère, puisque c'est à lui que les gens font remonter tous les autres arts [...]. — S'il était véritablement capable de connaître ce qu'il imite, il consacrerait, je pense, beaucoup plus d'efforts aux actions qu'aux imitations.
Platon, La République, Livre XLa vérité réside dans les Idées (ou Formes intelligibles), qui sont les modèles parfaits de toute réalité sensible.
L'art imite non pas les Idées, mais les objets sensibles qui sont déjà des copies des Idées, et il n'imite que leur apparence.
Donc l'art est éloigné du vrai de trois degrés : il produit des simulacres (copies d'apparences) d'objets sensibles (copies d'Idées).
Activité par laquelle l'art reproduit les apparences des objets sensibles, produisant ainsi des copies de copies, éloignées de trois degrés de la vérité.
Réalité intelligible parfaite, modèle éternel dont les objets sensibles ne sont que des copies imparfaites. Pour Platon, seule l'Idée possède une existence véritable.
Image trompeuse qui se fait passer pour la réalité mais qui en est très éloignée. L'art produit des simulacres qui peuvent séduire mais ne donnent pas accès à la connaissance.
Distinction fondamentale chez Platon entre le monde des apparences changeantes (sensible) et le monde des réalités permanentes et véritables (intelligible).
Complétez les définitions avec les termes proposés :
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Selon Platon, la mimèsis est une activité qui consiste à .
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Les Idées ou Formes (eidos) sont pour Platon .
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L'art est selon Platon éloigné du vrai de .
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Un simulacre est .
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Quelle distinction fondamentale Platon établit-il concernant ce qu'imite la peinture ?
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Pourquoi, selon Platon, l'art de l'imitation peut-il "façonner toutes choses" ?
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À qui Platon fait-il référence comme source originelle des arts d'imitation et pourquoi ?
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Que signifie la phrase "S'il était véritablement capable de connaître ce qu'il imite, il consacrerait, je pense, beaucoup plus d'efforts aux actions qu'aux imitations" ?
Quelles propositions correspondent à la pensée de Platon ? Justifiez votre réponse.
En quoi ce repère vrai/probable/possible nous aide-t-il à comprendre pourquoi Platon critique l'art ?
Regarde la chose ainsi. Le peintre, disons-nous, peindra des rênes et un mors ? — Oui. — Mais c'est le cordonnier et le forgeron qui les fabriquent ? — Parfaitement. — Est-ce que le peintre sait comment doivent être faites les rênes et le mors ? Ou bien cela échappe-t-il même à celui qui les fabrique, le forgeron et le cordonnier, et seul celui qui sait se servir de ces objets le connaît-il, c'est-à-dire le cavalier ? — C'est très vrai. — Et ne dirons-nous pas qu'il en est ainsi pour toute chose ?
Platon, La République, Livre XComplétez le tableau comparatif des trois types de rapport aux objets :
| L'UTILISATEUR (ex: cavalier) |
LE FABRICANT (ex: forgeron) |
L'IMITATEUR (ex: peintre) |
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|---|---|---|---|
| Type de connaissance | |||
| Rapport à l'Idée | |||
| Valeur épistémique |
Pourquoi Platon considère-t-il que l'art ne peut donner accès à une véritable connaissance ?
Si tu admets la Muse du plaisir dans les mélodies ou dans les poèmes, le plaisir et la peine régneront dans ta cité à la place de la loi et du principe que la communauté reconnaît en toute circonstance comme étant le meilleur. [...] Quand quelqu'un se laisse charmer par la poésie et qu'il s'abandonne au plaisir des lamentations [...], nous pouvons nous réjouir et nous nous y abandonnons en suivant le fil, en partageant les souffrances du héros et en prenant au sérieux ce que nous ressentons. [...] Mais lorsque survient pour chacun de nous un deuil qui nous est propre, as-tu remarqué que nous nous glorifions au contraire de notre capacité à demeurer calmes et à résister, considérant que c'est là le comportement d'un homme, et que le comportement auquel nous nous sommes exercés et que nous avons pris plaisir à observer dans les spectacles est celui d'une femme ?
Platon, La République, Livre X-
Selon Platon, quel danger moral la poésie représente-t-elle pour la cité ?
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Comment l'art influence-t-il nos émotions d'après le texte ?
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Quelle contradiction Platon relève-t-il entre notre comportement face aux spectacles artistiques et face aux épreuves réelles ?
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Pourquoi cette contradiction est-elle problématique selon Platon ?
| ÉLÉMENTS DE L'ALLÉGORIE DE LA CAVERNE | CORRESPONDANCE AVEC LA CRITIQUE DE L'ART |
|---|---|
| Les ombres projetées sur le mur | |
| Les prisonniers enchaînés | |
| Les manipulateurs d'objets derrière le mur | |
| Le monde extérieur à la caverne | |
| La libération et la sortie de la caverne |
En quoi l'allégorie de la caverne illustre-t-elle parfaitement la critique platonicienne de l'art comme illusion ?
| PLATON | ARISTOTE | |
|---|---|---|
| Définition de la mimèsis | ||
| Rapport à la vérité | ||
| Valeur éducative | ||
| Impact émotionnel |
Quelle est, selon vous, la différence fondamentale entre ces deux conceptions de l'art ?