Jean-Jacques Rousseau et le Bonheur

Rousseau
Jean-Jacques Rousseau, philosophe et écrivain genevois, est une figure clé du Siècle des Lumières, connu pour ses travaux sur l'inégalité, l'éducation et le contrat social.
Le premier sentiment de l'homme fut celui de son existence, son premier soin celui de sa conservation. Les productions de la terre lui fournissaient tous les secours nécessaires, l'instinct le porta à en faire usage. La faim, d'autres appétits lui faisant éprouver tour à tour diverses manières d'exister, il y en eut une qui l'invita à perpétuer son espèce; et ce penchant aveugle, dépourvu de tout sentiment du cœur, ne produisait qu'un acte purement animal. Le besoin satisfait, les deux sexes ne se reconnaissaient plus, et l'enfant même n'était plus rien à la mère sitôt qu'il pouvait se passer d'elle.
Telle fut la condition de l'homme naissant; telle fut la vie d'un animal borné d'abord aux pures sensations, et profitant à peine des dons que lui offrait la nature, loin de songer à lui rien arracher. Mais il se présenta bientôt des difficultés, il fallut apprendre à les vaincre; la hauteur des arbres, qui l'empêchait d'atteindre à leurs fruits, la concurrence des animaux qui cherchaient à s'en nourrir, la férocité de ceux qui en voulaient à sa propre vie, tout l'obligea de s'appliquer aux exercices du corps; il fallut se rendre agile, vite à la course, vigoureux au combat.
L'homme à l'état de nature vit selon ses besoins simples et immédiats.
La satisfaction de ces besoins naturels (conservation, subsistance) est suffisante pour son bonheur.
Donc le bonheur authentique consiste en une vie simple, conforme à la nature et libérée des désirs artificiels créés par la société.
Condition hypothétique de l'homme avant l'établissement des sociétés, caractérisée par la simplicité, l'autosuffisance et l'absence de corruption morale.
Sentiment naturel qui pousse l'homme à veiller à sa conservation, distinct de l'amour-propre qui naît en société et pousse à se comparer aux autres.
Répugnance innée à voir souffrir ses semblables qui, avec l'amour de soi, tempère la recherche de l'intérêt personnel dans l'état de nature.
Désirs superflus créés par la vie en société qui éloignent l'homme de son bonheur naturel en multipliant ses dépendances et ses insatisfactions.
Complétez les définitions avec les termes proposés :
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L'état de nature est une philosophique décrivant la condition de l'homme avant l'établissement des sociétés.
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L'amour de soi est un sentiment qui pousse l'homme à veiller à sa conservation.
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L'amour-propre est un sentiment qui naît en et pousse l'homme à se comparer aux autres.
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Selon Rousseau, le bonheur véritable consiste à vivre en accord avec la et à satisfaire les besoins .
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D'après le texte, quels sont les premiers sentiments et préoccupations de l'homme à l'état de nature ?
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Comment Rousseau décrit-il les relations entre les sexes et le rapport parent-enfant dans l'état de nature ?
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Quelles difficultés poussent l'homme naturel à développer ses capacités physiques ?
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En quoi ces difficultés contribuent-elles à l'évolution de l'homme naturel ?
Besoins artificiels :