Bergson et la Conscience
La durée toute pure est la forme que prend la succession de nos états de conscience quand notre moi se laisse vivre, quand il s'abstient d'établir une séparation entre l'état présent et les états antérieurs. Il n'a pas besoin, pour cela, de s'absorber tout entier dans la sensation ou l'idée qui passe, car alors, au contraire, il cesserait de durer. Il n'a pas besoin non plus d'oublier les états antérieurs : il suffit qu'en se rappelant ces états il ne les juxtapose pas à l'état actuel comme un point à un autre point, mais les organise avec lui, comme il arrive quand nous nous souvenons des notes d'une mélodie, fondues pour ainsi dire ensemble. Ne pourrait-on pas dire que, si ces notes se succèdent, nous les apercevons néanmoins les unes dans les autres, et que leur ensemble est comparable à un être vivant, dont les parties, quoique distinctes, se pénètrent par l'effet même de leur solidarité ?
Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, 1889La conscience n'est pas une juxtaposition d'états séparés mais une compénétration mutuelle d'états psychiques.
Cette succession d'états qui se fondent les uns dans les autres constitue la durée vécue, irréductible au temps homogène et mesurable.
Par conséquent, la conscience est durée qualitative et non quantitative, création continue et non pas simple déroulement mécanique.
Temps vécu par la conscience, hétérogène et qualitatif, irréductible au temps spatial et mesurable des sciences.
Fusion des états de conscience qui se fondent les uns dans les autres comme les notes d'une mélodie, sans séparation nette.
Représentation quantitative du temps comme une ligne où les instants sont juxtaposés, conception rejetée par Bergson.
Type de multiplicité propre à la conscience, où les éléments ne peuvent être séparés et comptés comme des objets dans l'espace.
Complétez les définitions avec les termes proposés :
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La durée pure est la forme que prend la de nos états de conscience quand notre moi se laisse vivre.
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L'interpénétration décrit la façon dont les états de conscience se les uns dans les autres.
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Le temps spatialisé représente le temps comme une où les instants sont comptés comme des points.
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Pour Bergson, la conscience est comparable à une dont les notes se fondent les unes dans les autres.
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D'après Bergson, quelle est la condition pour que notre moi "dure" ?
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Quelle analogie Bergson utilise-t-il pour illustrer la conscience comme durée ?
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Pourquoi Bergson rejette-t-il l'idée que les états de conscience puissent être "juxtaposés" ?
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Selon le texte, quelle est la relation entre les différents moments de la conscience ?