David Hume et la Conscience
Pour ma part, quand je pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi-même, je tombe toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de chaleur ou de froid, de lumière ou d'ombre, d'amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. Quand mes perceptions sont écartées pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps, je n'ai plus conscience de moi et on peut vraiment dire que je n'existe pas. Et si toutes mes perceptions étaient supprimées par la mort et que je ne puisse ni penser, ni sentir, ni voir, ni aimer, ni haïr après la dissolution de mon corps, je serais entièrement annihilé et je ne conçois pas ce qu'il faudrait de plus pour faire de moi un parfait néant.
David Hume, Traité de la nature humaine, Livre I, 1739Si le moi avait une existence continue et identique, nous devrions avoir une impression constante et invariable qui le représente.
Or, l'introspection ne révèle jamais que des perceptions particulières et changeantes (sensations, émotions, pensées), et jamais une impression du "moi".
Donc, le moi n'est qu'une collection ou un "faisceau" de perceptions différentes, unies par certaines relations, et non une substance permanente.
Ensemble de sensations, impressions et idées successives qui constituent la conscience, sans substance permanente sous-jacente.
Les impressions sont des perceptions vives (sensations, émotions), les idées sont des copies affaiblies des impressions.
Illusion produite par l'imagination qui crée une impression d'unité et d'identité à partir de perceptions discontinues.
Lois (ressemblance, contiguïté, causalité) par lesquelles les perceptions s'enchaînent et se connectent dans l'esprit.
- Empirisme radical : Toute connaissance dérive de l'expérience sensible. La conscience n'échappe pas à cette règle et doit être analysée à partir des données empiriques.
- Critique de la substance : Hume rejette l'idée cartésienne du "cogito" comme substance pensante. Il n'existe aucune substance permanente qui constituerait le moi.
- La conscience comme flux : La conscience n'est qu'un théâtre où différentes perceptions se succèdent, apparaissent, disparaissent et se combinent sans cesse.
- Continuité illusoire : L'identité personnelle est une fiction produite par l'imagination qui établit des liens de ressemblance et de causalité entre nos perceptions successives.
- Mémoire et identité : La mémoire est le principal facteur qui nous fait croire à la continuité de notre existence. Elle relie les perceptions passées aux présentes.
- Remise en cause du sujet métaphysique : La critique humienne ébranle les fondements de toute philosophie postulant un sujet substantiel et permanent.
- Scepticisme modéré : Hume reconnaît l'impossibilité de vivre selon un scepticisme absolu. Dans la vie courante, nous ne pouvons nous empêcher de croire à notre identité personnelle.
- Naturalisme : L'illusion de l'identité personnelle s'explique par les mécanismes naturels de l'esprit humain, notamment les principes d'association.
- Anticipation de la psychologie moderne : La conception humienne de la conscience comme flux de perceptions préfigure certaines approches contemporaines en psychologie et neurosciences.
Complétez les définitions avec les termes proposés :
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Selon Hume, la conscience est un de perceptions.
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Les sont des perceptions vives et fortes, tandis que les en sont des copies affaiblies.
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Pour Hume, l'identité personnelle est une produite par l'imagination.
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Les trois principes d'association des idées selon Hume sont , et .
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Que trouve Hume lorsqu'il tente de saisir ce qu'il appelle "moi-même" ?
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À quelle condition, selon Hume, peut-on dire qu'il n'existe plus ?
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Quel lien établit Hume entre les perceptions et l'existence du moi ?
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En quoi cette conception s'oppose-t-elle à l'idée cartésienne du "cogito ergo sum" ?
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Objectif :
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Subjectif :
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Intersubjectif :
- La sensation de douleur :
- La loi de la gravitation universelle :
- Les règles grammaticales d'une langue :
- Une perception selon Hume :
- Le sentiment d'identité personnelle :