Rousseau et la Conscience morale
Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m'élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs à l'aide d'un entendement sans règle et d'une raison sans principe.
Jean-Jacques Rousseau, Émile ou De l'éducation, Livre IV, 1762La conscience morale est un instinct naturel et divin présent chez tous les hommes.
Cet instinct permet à l'homme de distinguer naturellement le bien du mal, indépendamment des conventions sociales.
Par conséquent, la conscience morale est ce qui fait l'excellence de la nature humaine et constitue le fondement authentique de la moralité.
Faculté innée et intuitive permettant de discerner naturellement le bien du mal, indépendamment des conventions sociales.
État originel et authentique de l'homme, non corrompu par la société et les institutions, où s'exprime spontanément sa bonté naturelle.
Principe selon lequel l'homme est naturellement bon avant que les institutions sociales ne le corrompent.
Forme d'intuition morale directe qui précède le raisonnement et permet de ressentir naturellement ce qui est juste.
Il est donc au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est à ce principe que je donne le nom de conscience. Mais à ce mot j'entends s'élever de toutes parts la clameur des prétendus sages : erreurs de l'enfance, préjugés de l'éducation, s'écrient-ils tous de concert. Il n'y a rien dans l'esprit humain que ce qui s'y introduit par l'expérience, et nous ne jugeons d'aucune chose que sur des idées acquises. [...] Ils font plus ; cet accord évident et universel de toutes les nations, ils l'osent rejeter, et, contre l'éclatante uniformité du jugement des hommes, ils vont chercher dans les ténèbres quelque exemple obscur et connu d'eux seuls ; comme si tous les penchants de la nature étaient anéantis par la dépravation d'un peuple, et que, sitôt qu'il est des monstres, l'espèce ne fût plus rien.
Jean-Jacques Rousseau, Émile ou De l'éducation, Livre IV, 1762Complétez les définitions avec les termes proposés :
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La conscience morale selon Rousseau est un qui permet de distinguer le bien du mal.
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Pour Rousseau, la conscience morale est qualifiée d', montrant son caractère universel et intemporel.
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Selon Rousseau, ce qui rend l'homme semblable à Dieu est sa capacité à .
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Rousseau qualifie la conscience de face aux risques d'égarement par l'entendement seul.
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Relevez dans le premier texte les quatre qualifications que Rousseau attribue à la conscience :
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Quelle opposition Rousseau établit-il entre la conscience d'une part, et l'entendement et la raison d'autre part ?
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Selon le deuxième texte, quels sont les arguments des "prétendus sages" contre l'existence d'une conscience innée ?
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Comment Rousseau réfute-t-il ces arguments ?