Adam Smith et la Conscience Morale
Aussi égoïste que l'homme puisse être supposé, il y a évidemment certains principes dans sa nature qui le conduisent à s'intéresser à la fortune des autres et qui lui rendent nécessaire leur bonheur, quoiqu'il n'en retire rien sinon le plaisir de les voir heureux. De cette sorte est la pitié ou la compassion, l'émotion que nous sentons pour la misère des autres, que nous la voyions ou que nous soyons amenés à la concevoir avec beaucoup de vivacité. [...] Le plus grand scélérat, le plus endurci violateur des lois de la société n'est pas sans cela. [...] Comme nous n'avons pas une expérience immédiate de ce que les autres hommes sentent, nous ne pouvons former une idée de la manière dont ils sont affectés qu'en concevant ce que nous devrions nous-mêmes sentir dans la même situation. [...] C'est seulement par l'imagination que nous pouvons former une conception de ce que sont ses sensations. Et cette faculté ne peut nous y aider d'aucune autre façon qu'en nous représentant ce que pourraient être nos propres sensations si nous étions à sa place.
Adam Smith, Théorie des sentiments moraux, 1759, Partie I, Section I, Chapitre IL'homme, même égoïste, possède naturellement une faculté de sympathie qui le pousse à s'intéresser au bonheur d'autrui.
Cette sympathie repose sur l'imagination qui nous permet de nous mettre à la place d'autrui et de ressentir ce qu'il ressent.
Donc la conscience morale se développe à travers cette capacité à imaginer les sentiments d'autrui et à juger nos actions selon le regard d'un "spectateur impartial".
Capacité à ressentir, par l'imagination, les sentiments d'autrui et à partager leurs émotions, fondement de la moralité selon Smith.
Instance intérieure de jugement moral qui se forme par l'expérience sociale et permet d'évaluer nos actions avec impartialité.
Faculté de discernement moral qui se construit dans la relation à autrui et par l'intériorisation du regard social.
Capacité à se projeter dans la situation d'autrui pour comprendre ses sentiments et juger moralement les actions.
Complétez les définitions avec les termes proposés :
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La sympathie selon Smith est la capacité à les sentiments d'autrui par l'imagination.
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Le spectateur impartial est une instance qui permet de juger nos actions moralement.
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La conscience morale chez Smith se développe par l' du regard social.
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Selon Smith, même l'individu le plus possède une capacité de sympathie envers autrui.
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Quelle affirmation paradoxale Smith fait-il sur la nature humaine au début du texte ?
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Comment Smith définit-il la pitié ou la compassion ?
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Selon Smith, comment parvenons-nous à comprendre ce que les autres personnes ressentent ?
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Quel rôle l'imagination joue-t-elle dans le processus de sympathie ?