Hans Jonas et l'éthique de la responsabilité

Jonas
Hans Jonas, philosophe allemand, est connu pour son ouvrage "Le Principe responsabilité", où il développe une éthique du futur face aux risques technologiques.
Tous les hommes, dit-on, cherchent le bonheur et on ne le dit pas seulement comme un constat statistique, mais on ajoute que cela est dans leur nature, donc comme un constat essentiel. L'universalité ainsi stipulée du but de la béatitude n'est tout d'abord rien qu'un fait : on n'a pas nécessairement besoin, semble t-il d'approuver sa recherche qu'elle rend ainsi nécessaire ; on peut la mépriser ou la rejeter. Du moins doit-on lui concéder qu'elle n'est pas choisie arbitrairement et le fait qu'elle soit implantée si universellement dans notre nature engendre une présomption forte que c'est une tendance légitime et que là ou elle n'indique pas une obligation elle indique au moins un droit a son but : que donc nous avons sinon obligation du moins le droit de tendre vers lui. Mais alors en résulterait également l'obligation - autrement dit malgré tout un devoir - de respecter ce droit dans les autres, donc de ne pas l'entraver et même de le promouvoir. Et l'intérêt d'autrui que je devrais respecter aurait pour moi indirectement la conséquence de l'obligation (si elle n'existe pas déjà immédiatement) de favoriser également ma propre béatitude, dont l'appauvrissement serait une perturbation de la béatitude générale... À supposer qu'on puisse argumenter de cette manière ou de manière semblable, alors l'universalité factuelle, déterminée par la nature, de la recherche du bonheur, qui profite à la présomption mentionnée de sa légitimité, contribue malgré tout en partie à sa légitimation.
Hans Jonas, Le Principe responsabilité : une éthique pour la civilisation technologique (1979), trad. J. Greisch, Champs Flammarion, 1998, p. 151-152.La recherche universelle du bonheur n'est pas arbitraire mais inscrite dans la nature humaine.
Ce qui est inscrit dans la nature humaine de façon universelle engendre une présomption de légitimité et de droit.
Nous avons le droit de rechercher notre bonheur.
Il en découle un devoir moral de respecter et promouvoir ce droit chez autrui (principe de responsabilité).
État de satisfaction complète que Jonas présente comme une aspiration universelle et naturelle chez l'homme.
Obligation morale qui découle indirectement de la reconnaissance du droit universel au bonheur pour tous les êtres humains.
Fondement éthique développé par Jonas qui articule droits et devoirs dans une perspective de préservation de l'humanité.
Jonas distingue ce qui est simplement factuel (légal) de ce qui est moralement justifié (légitime) dans la recherche du bonheur.
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Comment Jonas qualifie-t-il la recherche universelle du bonheur ? (plusieurs réponses possibles)Un constat statistiqueUn constat essentielUn choix arbitraireUne tendance implantée dans notre nature
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Selon le texte, l'universalité de la recherche du bonheur indique-t-elle une obligation ou un droit ?Une obligation seulementUn droit principalement, pas nécessairement une obligationNi un droit, ni une obligation
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Quel devoir découle de la reconnaissance du droit au bonheur ?
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Quelle relation Jonas établit-il entre ma propre béatitude et la "béatitude générale" ?
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Constat initial :
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Nature de ce constat : Il s'agit d'un fait
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Conséquence en termes de droits :
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Conséquence en termes de devoirs :
Hans Jonas développe une éthique de la qui dépasse les éthiques traditionnelles. Son point de départ est l'observation de la du but de la béatitude chez les êtres humains. Cette universalité factuelle engendre une de légitimité, indiquant que chaque être humain a de rechercher son bonheur. De ce droit découle un moral de respecter et promouvoir ce même droit chez autrui. L'originalité de Jonas est de montrer que ce devoir s'étend aux et implique une responsabilité envers l'avenir de l'humanité. Cette responsabilité est particulièrement importante à l'ère de la civilisation qui, par ses pouvoirs nouveaux, peut menacer les conditions mêmes du bonheur des générations futures.