Freud : La Religion, une illusion

Freud
Sigmund Freud, neurologue et psychanalyste autrichien, est le fondateur de la psychanalyse, explorant l'inconscient et la sexualité humaine.
Nous dirons que ce serait très beau s'il y avait un Dieu créateur du monde et une Providence pleine de bonté, un ordre moral de l'univers et une vie future, mais c'est tout de même très curieux que tout cela soit exactement ce que nous pourrions nous souhaiter. Et ce serait encore plus curieux que nos ancêtres, si misérables, égarés et dominés par leurs désirs instinctifs, aient précisément réussi à résoudre toutes ces difficiles énigmes de l'univers. [...] Si l'on appelle illusion une croyance quand, dans sa motivation, l'accomplissement du désir vient au premier plan, et si l'on néglige de ce fait ses rapports avec la réalité, de même que l'illusion elle-même renonce à être confirmée par le réel, alors nous disons que les doctrines religieuses sont des illusions.
Sigmund Freud, L'Avenir d'une illusion (1927)Une illusion est une croyance dont la motivation première est l'accomplissement d'un désir, indépendamment de sa confirmation par la réalité.
Les doctrines religieuses sont motivées par des désirs profonds (protection paternelle, justice, survie après la mort) sans confirmation par la réalité.
Donc les doctrines religieuses sont des illusions, issues de désirs infantiles projetés dans une réalité imaginaire qui répond exactement à nos souhaits.
Croyance motivée principalement par l'accomplissement d'un désir, sans souci de sa vérification par la réalité (à distinguer du délire qui est pathologique).
Configuration psychique infantile caractérisée par l'amour pour le parent du sexe opposé et l'hostilité envers le parent du même sexe, à l'origine du sentiment religieux.
Mécanisme psychique inconscient qui consiste à attribuer à des personnes ou à des objets extérieurs des désirs ou des sentiments que l'on ne reconnaît pas comme siens.
Principe régulateur qui permet au sujet de différer la satisfaction immédiate exigée par le principe de plaisir, en tenant compte des conditions du monde extérieur.
Complétez les définitions avec les termes proposés :
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Selon Freud, l'illusion religieuse est une croyance motivée principalement par .
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Freud distingue l'illusion du délire en ce que l'illusion n'est pas .
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La projection est un mécanisme psychique qui consiste à .
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Le complexe d'Œdipe est à l'origine du sentiment religieux car il instaure la .
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Quel argument ironique Freud utilise-t-il pour remettre en question les croyances religieuses ?
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Comment Freud définit-il l'illusion dans le texte ?
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Pourquoi Freud trouve-t-il "curieux" que les doctrines religieuses correspondent exactement à ce que nous pourrions souhaiter ?
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Quelle différence le texte établit-il entre l'illusion et l'erreur ?
Quelles propositions correspondent à la pensée de Freud ? Justifiez votre réponse.
En quoi ce repère croire/savoir est-il fondamental dans la critique freudienne de la religion ?
Nous appelons illusion une croyance quand, dans sa motivation, l'accomplissement du désir vient au premier plan [...]. Ce qui caractérise l'illusion, c'est qu'elle dérive des désirs humains [...]. Ainsi nous appelons illusion une croyance, quand dans sa motivation l'accomplissement de souhait prédomine, et nous ne tenons pas compte, ce faisant, de son rapport à la réalité, tout comme l'illusion elle-même renonce à être confirmée par le réel.
Sigmund Freud, L'Avenir d'une illusion (1927)ILLUSION | DÉLIRE | ERREUR | |
---|---|---|---|
Origine | |||
Rapport à la réalité | |||
Vérité/Fausseté |
Pourquoi est-il important pour Freud de distinguer l'illusion religieuse du délire ?
Dès lors, nous reconnaissons dans l'impuissance et le désarroi de l'homme la motivation profonde de la formation de la religion ; la finalité première de la religion est de se défendre contre l'écrasante suprématie de la nature. [...] Le dieu conserve sa triple mission : exorciser les épouvantes de la nature, réconcilier l'homme avec la cruauté du destin, spécialement telle qu'elle se manifeste dans la mort, et dédommager des souffrances et des privations que la vie en commun des civilisés impose à l'homme.
Sigmund Freud, L'Avenir d'une illusion (1927)-
Selon Freud, quelle est la « motivation profonde » de la formation de la religion ?
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Quelles sont les trois fonctions du dieu selon Freud ?
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Expliquez le lien entre le complexe d'Œdipe et la projection d'une figure paternelle divine.
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Comment la notion de compensation intervient-elle dans la critique freudienne de la religion ?
Notre dieu Logos n'est peut-être pas très puissant et il ne peut réaliser qu'une petite partie de ce que ses prédécesseurs ont promis. Si nous devons le reconnaître, nous l'accepterons avec résignation. [...] Non, notre science n'est pas une illusion. Mais ce serait une illusion de croire que nous puissions trouver ailleurs ce qu'elle ne peut pas nous donner.
Sigmund Freud, L'Avenir d'une illusion (1927)Que signifie l'expression « notre dieu Logos » utilisée par Freud ?
En quoi la science se distingue-t-elle de la religion selon Freud ?
Pourquoi Freud affirme-t-il que ce serait « une illusion de croire que nous puissions trouver ailleurs ce qu'elle [la science] ne peut pas nous donner » ?
Freud propose-t-il de remplacer la religion par la science ? Expliquez votre réponse.